Bonne et Sainte Année liturgique
Avec le premier dimanche de l'Avent, une nouvelle année liturgique commence pour l'Eglise catholique. Je la souhaite à tous Bonne, Sainte et Riche de toutes les grâces du Seigneur.
> Qu'est-ce que l'année liturgique ?
De même qu'il y a une année civile qui débute le 1er janvier pour s'achever le 31 décembre, de même qu'il y a une année scolaire qui commence en septembre et prend fin en juillet, il y a, pour l'Eglise catholique, une année liturgique qui débute le premier dimanche de l'Avent et s'achève à la fête du Christ-Roi. La liturgie est l'ensemble des célébrations officielles par lesquelles l'Eglise rend un culte à Dieu. L'Eglise organise ce culte, tout au long de l'année, autour de la fête de Pâques sur laquelle se fonde sa foi. Pâques célèbre en effet la résurrection du Christ, événement central dans lequel s'enracinent la foi des chrétiens, leur espérance et leur charité. L'apôtre Paul disait : "Si Christ n 'est pas ressuscité, votre foi est vaine et vous êtes les plus à plaindre des hommes de la terre " (1 Corinthiens 15). Mais il n'y aurait pas eu Pâques, sans la venue du Fils de Dieu dans notre chair. Evénement que l'Eglise célèbre le jour de Noël et qui constitue pour elle comme un deuxième pilier étayant le « poteau mitan » qu'est la fête de Pâques.
> Le dimanche
Jésus étant ressuscité au lendemain du Sabbat des Juifs, c'est-à-dire le premier jour de la semaine,
ce jour est devenu pour les chrétiens le JOUR DU SEIGNEUR (Dies Dominica, en latin) d'où le mot dimanche en français. Les chrétiens ont choisi ce jour pour se rassembler, écouter la Parole de Dieu, célébrer l'eucharistie et fêter le salut que Dieu offre à l'homme par la victoire de son Fils Jésus-Christ sur la mort et le péché. Autour des deux fêtes majeures : Noël et Pâques, l'Eglise a donc organisé les 52 ou 53 semaines que comporte l'année civile, en privilégiant les dimanches tout en célébrant aussi d'autres fêtes, notamment celles de la Vierge Marie ou des amis de Dieu que nous appelons « les saints ». Noël et Pâques, étant les fêtes centrales de l'Eglise, sont précédées d'un temps de préparation : Noël est préparé pendant 4 semaines par le temps de l'Avent. Pâques, pendant 6 semaines, par le Carême.
L'ensemble de ces célébrations et des temps forts qui les accompagnent constitue l'année liturgique, sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir plus en détail. En attendant, pour cette nouvelle année qui commence le 3 décembre 2006 et qui se clôturera le 25 novembre 2007, je formule le vœu que nous la mettions à profit pour donner toute sa place dans notre vie, à Jésus-Christ, Fils de Dieu, né en notre chair à Noël, mort et ressuscité à Pâques et qui est présent, au quotidien, dans tous les domaines de notre vie ordinaire. Dès
maintenant, saisissons l'opportunité que nous offre le temps de l'AVENT de lui ouvrir toutes grandes les portes de notre cœur.
> Qu'est-ce que l'AVENT ?
Le mot « AVENT », dont l'orthographe se différencie de celle de l'adverbe « AVANT » tire son origine du latin « adventus » qui signifie « venue ». C'est une période de 4 semaines qui invite les chrétiens à prendre conscience que le Fils de Dieu est vraiment venu en notre monde, qu'il y est toujours présent, que sa présence veut être reconnue et agir pour transformer le monde et la vie jusqu'au moment où elle se manifestera pleinement lors du retour du Seigneur dans la gloire.
L'Avent est donc pour les chrétiens un temps de préparation à la fête de Noël qu'il leur faut célébrer dans la joie, certes, mais surtout dans la foi, la charité et l'action de grâces.
En effet, Noël révèle avant tout l'amour de Dieu pour nous. Il nous aime si fort que, pour nous faire connaître son vrai visage, II nous envoie son Fils qui est depuis toujours auprès de Lui. Ce Fils a pris chair de la Vierge Marie et s'est fait homme. Bien que de nature divine, il a partagé en toute chose notre condition humaine. Naissant pauvre, dans une étable, II a accepté la mort sur une croix comme preuve de son amour pour tous. Le temps de l'Avent veut, en premier lieu, nous rappeler la venue du Christ au milieu de nous. Admettre son existence, croire qu'il est entré dans notre histoire et qu'il ne nous a jamais quittés, c'est le premier acte de foi auquel nous invite le temps de l'Avent. Mais croire en Jésus-Christ, ce n'est pas seulement admettre son existence, lui donner une place dans notre histoire humaine comme on le fait pour les grands hommes du
passé. C'est surtout l'écouter aujourd'hui et s'efforcer de le suivre en faisant ce qu'il nous demande de faire envers nos frères humains.
Désormais, ce sont nos actes, notre manière de vivre plus que nos paroles, qui révéleront sa présence au milieu de nous. Préparer l'arbre de Noël et le réveillon n'est pas une mauvaise chose en soi, surtout si c'est dans le but de rendre les autres heureux. Mais prendre le temps de penser un peu à Jésus-Christ, pour nous convaincre qu'il est avec nous jusqu'à la fin des temps, pour nous permettre de changer le monde en
y mettant l'amour dont il nous rend capables, est encore mieux. Cela est possible si nous savons, avec lui et à sa manière, voir les choses, les gens, les événements, l'environnement, et nous efforcer d'apporter la réponse, si humble soit-elle, dont nous sommes tous capables.
Tout au long de cette nouvelle année liturgique baptisée « année C » nous sommes invités à lire ou relire l'Evangile selon saint Luc. Sa méditation nous aidera certainement à faire qu'elle soit une Bonne et Sainte Année liturgique.
+ Michel Méranville •
